Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/41

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— « Comment pourrais-je vous émouvoir ? Rien ne vous portera à jeter un regard favorable sur votre créature, qui implore votre bonté et votre compassion. Croyez-moi, Frankenstein : J’étais porté au bien ; mon âme respirait l’amour de l’humanité : mais ne suis-je pas isolé, misérablement isolé dans la nature ? Vous m’abhorrez, vous qui êtes mon créateur ; quel espoir puis-je avoir en vos semblables, qui ne me doivent rien ? Ils me méprisent et me haïssent. Les montagnes désertes et les affreux glaciers sont mon refuge. J’ai erré ici pendant plusieurs jours ; les cavernes de glace, que seul je ne crains pas, sont une de-