Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 2.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

force nouvelle, j’éprouvais le remords et le sentiment du crime, qui me livraient à des tourmens affreux et difficiles à dépeindre.

Cette situation d’esprit influa sur ma santé, dont le rétablissement était complet. Je fuyais la présence des hommes ; j’étais tourmenté par la joie et le bonheur des autres ; je ne trouvais de consolation que dans la solitude… dans une solitude profonde, terrible, semblable à la mort.

Mon père s’aperçut avec peine que mon caractère et mes habitudes étaient sensiblement changés. Il essaya de me prouver, par des raisonnemens, combien j’avais tort de m’abandonner à un chagrin immodéré. « Pensez-vous,