Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/124

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évènement, dont le souvenir même renouvelait l’angoisse dont je fus déchiré, en voyant son corps inanimé dans l’auberge de ***.

Quant à mon père, il bornait ses désirs et ses efforts à me voir revenir à la santé et au calme. Sa tendresse et ses attentions étaient infatigables ; tout son espoir même était de chasser de mon cœur le chagrin et la mélancolie, qui s’en étaient entièrement emparés. Quelquefois il attribuait ma douleur à la honte d’être obligé de répondre à une accusation d’assassinat, et il tâchait de me prouver la sottise de l’orgueil.

« Hélas ! mon père, disais-je, que vous me connaissez peu ! Les hommes, leurs sentimens, et leurs