Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/125

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passions seraient réellement dégradées, si un misérable tel que moi se livrait à l’orgueil. Justine, la malheureuse Justine, était aussi innocente que moi-même, et elle a été flétrie de la même accusation ; elle en a été victime, et j’en suis la cause… je l’ai assassinée Guillaume, Justine, Henri… ils sont tous morts de ma main » !

Pendant mon emprisonnement, mon père avait souvent entendu de semblables discours sortir de ma bouche ; lorsque je m’accusais ainsi, il semblait quelquefois désirer une explication, et, au moment de la demander, il s’arrêtait en paraissant considérer mes paroles comme l’effet du délire. Il