Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/128

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possible, effacer le souvenir des évènemens qui avaient eu lieu en Irlande ; jamais il ne leur faisait allusion ; jamais il ne me laissait parler de mes malheurs.

Avec le temps je devins plus calme. La douleur avait pris racine dans mon cœur, mais je ne parlais plus de mes crimes avec autant d’incohérence ; les remords me suffisaient. À force de peine et d’efforts, j’étouffai dans mon sein le malheur, dont j’entendais la voix impérieuse, et que je désirais moi-même déclarer au monde entier ; et mon humeur fut plus calme et plus composée, qu’elle ne l’avait jamais été depuis mon voyage à la mer de glace.

Nous arrivâmes au Hâvre le 8