Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/127

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— « Je ne suis pas fou, m’écriai-je avec énergie ; le soleil et les cieux, qui ont vu mes opérations, attesteront la vérité de ce que je dis. Je suis l’assassin de ces victimes innocentes ; elles doivent la mort à mes machinations. Mille fois j’aurais versé mon propre sang, goutte à goutte, pour sauver leur vie ; mais je ne pouvais, mon père, en vérité, je ne pouvais sacrifier toute l’espèce humaine ».

La conclusion de ce discours eut pour effet de convaincre mon père qu’il y avait du dérangement dans mes idées ; il changea sur le champ le sujet de notre conversation, et il s’efforça de détourner le cours de mes pensées. Il désirait, autant que