Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/137

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mieux ; nous engagerions certainement alors un combat affreux : s’il était victorieux, je reposerais en paix, et cesserais d’être soumis à son pouvoir ; s’il était vaincu, je serais libre. Hélas ! quelle liberté ! Elle serait semblable à celle du paysan qui a vu massacrer sa famille, brûler sa chaumière, et dévaster ses terres. Il erre au hasard, sans asile, sans ressources, et solitaire, mais libre. Telle serait ma liberté, si ce n’est que mon Élisabeth était un trésor disputé, hélas ! par l’horreur du remords et du crime, qui me poursuivrait jusqu’à la mort.

Douce et chère Élisabeth ! Je lus et relus sa lettre ; je sentis dans mon cœur quelques émo-