Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/139

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croire enchaîné par cette menace jusqu’au jour fixé pour ce mariage ; ne m’avait-il pas, en effet, prouvé qu’il n’était pas encore rassasié de sang, en assassinant Clerval aussitôt après qu’il eût prononcé ses menaces. Mon parti fut pris : si mon union immédiate avec ma cousine devait faire son bonheur ou celui de mon père, je ne retarderais pas d’un seul moment le dessein de mon ennemi contre ma vie.

Dans cet état d’esprit, j’écrivis à Élisabeth. Ma lettre était calme et affectionnée. « Je crains, ma chère amie, disais-je, qu’il ne nous reste que peu de bonheur sur la terre ; et c’est sur vous que j’ai concentré tout celui