Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la chambre, comme pour chercher quelque chose que j’avais perdu.

Enfin, je me souvins que mon père attendrait avec inquiétude le retour de ses deux enfans, et que je devais revenir seul. Ce souvenir remplit mes yeux de larmes : je pleurai long-temps ; mais je portai ma pensée sur différens objets, sur mes malheurs et sur leur cause. La mort de Guillaume, le supplice de Justine, le meurtre de Clerval, et en dernier lieu celui de ma femme, m’accablaient d’étonnement et d’horreur. Dans ce moment même, je ne savais pas si les seuls amis, qui me restaient, seraient à l’abri de la perversité du Démon ; peut-être même mon père