Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/173

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chose si étrange, que je craindrais votre défiance et vos doutes, s’il n’y avait quelque chose dans la vérité, qui force à la conviction. L’histoire est trop enchaînée pour paraître un songe, et je n’ai aucun motif pour mentir ».

En lui parlant ainsi, j’étais sous une impression profonde, mais calme : j’avais formé dans mon cœur la résolution de poursuivre mon ennemi jusqu’à la mort, et cette résolution calmait mon désespoir, et me réconciliait un moment avec la vie. Je racontai alors mon histoire en peu de mots, mais avec fermeté et précision, désignant les dates avec soin, et ne tombant jamais dans les invectives ou les exclamations.