Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/185

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qui m’assurait presque que les ombres de mes amis assassinés entendaient et approuvaient mon vœu. Mais en terminant j’étais animé par la fureur, et la rage me faisait élever la voix.

Un rire violent et infernal fut la réponse que je reçus au milieu du silence de la nuit. Il retentit long-temps et avec force à mon oreille ; les montagnes le répétèrent, et je crus que tout l’enfer m’entourait pour me railler et m’insulter. Sans doute en ce moment j’aurais été animé par la frénésie, et j’aurais mis fin à ma déplorable existence, si mon vœu n’eût été entendu, et si je ne me fusse réservé pour la vengeance. J’oubliais le rire qui m’avait frappé, lorsqu’une voix