Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bien connue et détestée, qui me paraissait être tout près de mon oreille, prononça distinctement ces paroles : « Je suis satisfait, misérable ! tu te résous à vivre, et je suis satisfait ».

Je m’élançai vers l’endroit d’où partait la voix ; mais le démon m’échappa. Tout-à-coup le large disque de la lune s’éleva, et éclaira complètement le corps hideux et difforme du monstre qui fuyait avec une rapidité surnaturelle.

Je le poursuivis, et pendant plusieurs mois je n’ai point eu d’autre occupation. Guidé par de vagues renseignemens, j’ai suivi les détours du Rhin sans le rencontrer. J’arrivai sur les bords de la Méditerranée ; et, par un hasard étrange,