Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/204

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distance d’un mille, je sentis mon cœur bondir de joie.

Mais, au moment où je croyais être sur le point d’atteindre mon ennemi, mes espérances furent tout-à-coup déçues, et je perdis sa trace plus que jamais. J’entendis un craquement dans la mer ; ce bruit, qui croissait à mesure que les eaux roulaient et grossissaient sous moi, devenait à tout moment plus menaçant et plus terrible. J’avançai, mais en vain. Le vent s’éleva ; la mer rugit ; et, semblable à un fort tremblement de terre, se fendit, et éclata avec un bruit affreux et effrayant. Tout fut bientôt fini : en peu de minutes, une mer agitée me sépara de mon ennemi ; et je fus balotté sur un