Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/237

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je ne pouvais que m’affliger et attendre. Je m’assis auprès de son lit pour l’observer ; ses yeux étant fermés, je crus qu’il dormait ; mais en ce moment il m’appela d’une voix faible, m’invita à m’approcher, et me dit : « Hélas ! la force, sur laquelle je comptais, m’abandonne ; je le sens, je mourrai bientôt ; et lui, mon ennemi et mon persécuteur, il vit peut-être encore ! Ne croyez pas, Walton, que dans les derniers momens de mon existence, j’éprouve cette haine brûlante et ce désir ardent de vengeance, dont j’étais animé autrefois ; je souhaite la mort de mon ennemi, et je me sens justifié par ce sentiment. Pendant ces derniers jours je me suis mis