Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/258

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consume maintenant, et je ne serai plus la proie de mes sens, que je n’ai pu ni satisfaire, ni éteindre. Il est mort, celui qui me donna l’existence ; et, lorsque je ne serai plus, le souvenir de nos deux existences sera bientôt évanoui. Je ne verrai plus le soleil ou les étoiles, et je ne sentirai plus le vent se jouer sur mon visage : je ne connaîtrai plus ni lumière, ni sentiment, ni sens ; mais c’est dans cette condition que je dois trouver mon bonheur. Il y a quelques années, lorsque je vis pour la première fois la beauté de ce monde ; lorsque je sentis la chaleur vivifiante de l’été ; lorsque j’entendis le bruissement des