Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quoi ne l’avais-je pas suivi ? Pourquoi n’avais-je pas engagé avec lui un combat mortel ? Je l’avais laissé partir, et il s’était dirigé vers le continent. Je frissonnai en pensant quelle pourrait être la première victime sacrifiée à son insatiable vengeance. Et alors je me rappelai ces paroles : « Je serai avec toi la nuit de ton mariage ». C’était donc à cette époque qu’était fixé le terme de ma destinée. Je devais mourir à cette heure, satisfaire et éteindre à la fois sa perversité. Je n’en tremblai pas ; mais venant à penser à ma chère Élisabeth, à ses larmes, et au chagrin éternel qu’elle éprouverait, en voyant son amant si cruellement arraché de ses bras… je sentis couler des larmes, les pre-