Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/77

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ta pas à mon esprit un seul instant ; la menace que j’avais entendue, pesait sur mes pensées, sans qu’elle me portât à réfléchir qu’un acte volontaire de ma part pourrait la détourner. J’avais décidé en moi-même, que la création d’un être semblable au premier Démon que j’avais formé, serait un acte du plus vil et du plus atroce égoïsme ; et je bannis de mon esprit toute pensée qui pût mener à une conclusion différente.

Entre deux et trois heures du matin, la lune se leva. Je mis alors mon panier dans un petit esquif, et je m’éloignai du rivage à environ quatre milles. La scène était solitaire : il y avait bien quelques bateaux qui regagnaient le Continent,