Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/80

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à reconnaître que le moindre effort aurait pour effet de submerger le bateau.

Dans cette situation, ma seule ressource était de m’abandonner au vent. J’avoue que j’éprouvai quelques sentimens de terreur. Je n’avais pas de boussole avec moi, et je connaissais si peu la géographie de cette partie du monde, que le soleil m’était peu utile. Je pouvais être emporté dans le vaste Atlantique, et éprouver toutes les souffrances de la faim, ou bien être englouti dans les abymes des flots, qui battaient ma barque et mugissaient autour de moi. Errant depuis plusieurs heures, j’étais tourmenté par une soif brûlante, prélude de mes autres souffrances. Je regardais