Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/99

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renfermés dans la tombe où ils sont devenus la pâture des vers ! De quelle matière étais-je formé pour résister ainsi à tant de chocs, qui, semblables à l’action de la roue, renouvelaient continuellement mon supplice ?

Hélas ! j’étais condamné à vivre, et, deux mois après, je me trouvai, comme si je m’éveillais d’un songe, dans une prison, étendu sur un grabat, entouré de geôliers, de guichetiers, de verroux, et du triste appareil d’un donjon. Ce fut un matin, je me souviens, que je m’éveillai ainsi dans mon bon sens. J’avais oublié les détails de ce qui était arrivé, et je n’avais d’autre impression que celle d’un grand malheur qui aurait tout d’un