Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/98

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supplice ; tantôt je sentais les doigts du monstre qui saisissaient déjà mon cou, et je poussais des cris de douleur et d’effroi. Heureusement, je n’étais compris que de M. Kirwin, qui seul entendait la langue de mon pays, dans laquelle je m’exprimais ; mais mes gestes et mes cris affreux suffisaient pour effrayer les autres témoins.

Pourquoi n’ai-je pas succombé ? Plus malheureux que n’a jamais été aucun homme, pourquoi n’ai-je pas été enseveli dans l’oubli et le repos ? La mort enlève une foule de jeunes enfans, unique espoir de leurs tendres parens. Des épouses nouvelles, de jeunes amans, ont été un jour brillans de la santé et de l’espérance, et le lendemain,