Page:Sheridan - L Ecole de la medisance (Cler).djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Crabtree. — D’une balle dans la poitrine.

Mrs Candour. — Ah ! grands dieux ! Pauvre sir Peter !

Crabtree. — Oui, madame, quoique Charles ait fait tout ce qu’il a pu pour éviter d’en venir là.

Mrs Candour. — Quand je vous le disais ! Je savais bien que c’était Charles.

Sir Benjamin. — Mon oncle, je le vois, ignore entièrement l’affaire.

Crabtree. — Mais sir Peter l’a traité de lâche et d’ingrat.

Sir Benjamin. — Comme je vous ai dit, vous vous souvenez…

Crabtree. — Voyons… mon neveu, laissez-moi parler… Et il exigea sur-le-champ…

Sir Benjamin. — Une réparation ! Précisément ce que j’ai dit.

Crabtree. — Morbleu, mon neveu, souffrez que les autres sachent quelque chose aussi… Il y avait sur le bureau une paire de pistolets (car M. Surface, paraît-il, était revenu assez tard dans la nuit précédente de Salthill, où il avait été voir le Montem[1] avec un ami, qui a un fils à

  1. Fête en l’honneur de Saint-Nicolas (patron des écoliers) qui eut lieu, jusqu’en 1759, le 6 décembre de chaque année. Voici en quoi elle consistait :
    Les élèves du collége d’Eton (petite ville à 33 kilomètres de Londres, dans le comté de Buckingham) appartenant aux familles les plus riches d’Angleterre, se rendaient sur une colline voisine, Salthill, tous les trois ans, le mardi de la Pentecôte. Là, ils formaient une sorte de procession militaire et prélevaient sur toutes les personnes qui pénétraient dans le comté une contribution d’au moins une