Page:Sheridan - L Ecole de la medisance (Cler).djvu/55

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Rowley. À la mort de leur père, comme vous savez, je leur servis en quelque sorte de tuteur à tous deux, jusqu’à ce que la générosité tout orientale de leur oncle, sir Oliver, les eût faits de bonne heure indépendants : par conséquent, personne n’a eu plus d’occasions de les juger, et je ne me suis jamais trompé de ma vie. Joseph est vraiment un modèle pour les jeunes gens de l’époque. C’est un homme à principes et qui se règle sur les principes qu’il professe ; mais, quant à l’autre, je vous le garantis, s’il a hérité quelque grain de vertu, il l’a dissipé avec le reste de sa part de succession. Ah ! mon vieil ami, sir Oliver, sera profondément mortifié, quand il verra quel triste emploi a été fait d’une partie de ses libéralités !

Rowley. — Je suis fâché de vous trouver aussi mal disposé pour le jeune homme, dans des circonstances qui peuvent décider de son sort. Je vous apporte des nouvelles qui vous surprendront beaucoup.

Sir Peter. — Comment ! parlez.

Rowley. — Sir Oliver est arrivé : il est actuellement à Londres.

Sir Peter. — Ah ! bah ! vous m’étonnez fort ! Je pensais que vous ne l’attendiez pas ce mois-ci.

Rowley. — En effet, mais sa traversée a été remarquablement rapide.

Sir Peter. — Parbleu, je serai enchanté de voir mon vieil ami. Il y a seize ans que nous nous sommes quittés… Nous avons passé plus d’une journée ensemble… Mais nous recom-