Page:Sheridan - L Ecole de la medisance (Cler).djvu/56

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mande-t-il toujours de ne pas informer ses neveux de son arrivée ?

Rowley. — Très-formellement. Il a l’intention, avant de se faire connaître, d’éprouver quelque peu leurs sentiments.

Sir Peter. — Ah ! il n’y a pas besoin d’expédients pour se renseigner sur leur valeur… Toutefois, il en fera à sa guise… Mais, dites-moi, sait-il que je suis marié ?

Rowley. — Oui, et il lui tarde de vous féliciter.

Sir Peter. — C’est cela ! comme nous buvons à la santé d’un ami poitrinaire ! Ah ! Oliver se moquera de moi. Nous avions coutume de rire du mariage ensemble : lui, il est resté fidèle à son texte. Mais il doit descendre chez moi, pourtant… Je vais sur-le-champ donner des ordres pour le recevoir. Seulement, maître Rowley, pas un mot de mes disputes continuelles avec lady Teazle.

Rowley. — Soyez tranquille.

Sir Peter. — Oui, car je ne pourrais pas supporter les plaisanteries de Noll[1]. Je lui donnerai donc à penser, Dieu me pardonne ! que nous sommes le couple le plus fortuné.

Rowley. — Je vous comprends ; mais alors il faut que vous preniez bien garde de vous quereller tant qu’il sera ici.

Sir Peter. — Parbleu, il le faut en effet… et c’est impossible ! Ah ! maître Rowley, quand un vieux célibataire épouse une jeune femme, il

  1. Abréviation familière d’Olivier.