Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/161

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tables mouvements de la vie des autres !

Je suis moi-même et ne suis que moi pour assister à mon existence dans le long couloir de brume où il y a de petites lampes plus ou moins baissées, selon que l’huile est abondante ou rare de ma résignation.

Ma mère suit, dehors, les rues une à une et ne prendra la suivante que lorsqu’elle aura parcouru en entier celle où elle marche. Moi, je vais en même temps dans toutes les rues ; je sonne à toutes les maisons et je gravis tous les étages !

Je ne m’appuie plus aux rampes et je ne compte plus les escaliers, car je connais bien ce que je crée et que je parcours, sur place, de la vitesse profonde de ma vision enfermée.