Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/162

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Les musées ! les musées qui s’entassent ! J’ai dans ma tête et dans mon âme des musées que personne ne viendra voir !

J’ai des palais, des tableaux et des statues ! Je suis une vitrine aux glaces embuées qui recèle des boucles de cheveux, des empreintes de lèvres, des cœurs et des fleurs fanées !

Les musées ! Les musées !

Mes yeux morts, portes immobiles sur la façade de mon corps, n’auront personne qui viendra les regarder avec désir, en pensant qu’ils sont les gardiens jaloux des clartés de jadis conservées.

J’ai en moi précieusement le premier gisement d’une mine de lumière dont j’ai perdu le filon ! Et ma douleur qui creuse avidement la terre ne