Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/36

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« autre chose » et je regrette d’avoir quitté ma chambre, de m’être mêlé aux nouveaux venus. J’aurais désiré tant entendre parler des loins, des pays absents, des chers laissés, en rencontrer un qui pensât comme moi, qui me comprît. J’ai besoin de déverser le trop plein de ma vie intérieure, de me faire écouter… J’ai besoin d’expansion et de conseils. Il me faudrait toute la sensibilité, la tendresse d’une femme, pour me livrer, pour m’étendre…

Une jeune fille a passé tantôt, un livre à la main. Elle est grande et fine, et me donne avec son teint mat, ses lèvres d’amoureuse, l’impression d’une fleur de plein air que j’ai peur de voir se faner ici. Qui est-elle ? Sûrement pas une malade, probable-