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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/142

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Des femmes qui s’en vont aux vêpres du dimanche
Passent sans regarder cette vasque où, le soir,
Doivent venir en chœur, languissantes et blanches,
Se baigner les Psyché délaissant leur boudoir.

Un style Louis quinze et des courbes toscanes
Font les beaux sur la pierre où dansent leurs contours ;
Ils paradent devant la mousse qui se fane,
Devant l’ombre qui monte et devant son amour.

Le temps est le dernier galant de la fontaine ;
Sans se lasser, à chaque aurore il lui redit :
« Tes dauphins et ton eau ressemblent à la peine
Que trace le printemps dans le printemps parti. »