Ici le soleil met mon cœur
Au supplice de sa lumière ;
Ici la lampe est une sœur
Et l’abat-jour une paupière.
Si je sais prendre le chemin
De la terre chaude et biblique,
Je sais rester sur les coussins
Vierge sage ou fille publique.
Il m’est cher de me partager
Entre les blés et la paresse
Et je me laisse vendanger
Par ma force et par ma faiblesse.
Je me livre au jeu des moments ;
Je m’en vais porté par deux ailes !
Sur ta plaine et sur ton divan
Je tourne comme une hirondelle !
Quel est le vent dans les cyprès
Qui me pousse vers les étoiles ?
Quelle est la voix qui fait exprès
De prendre mon vol dans ses voiles ?