Page:Sicard - Le Laurier Noir, 1917.djvu/130

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Que ce soit d’un orgueil tranquille et bienheureux.
Ma mère, la Patrie est un champ rouge et bleu
Qu’avec le grain des forts il faut qu’on ensemence.
Dans la terre des morts je suis du blé de France ;
De mon sang répandu je nourris la moisson.
Prends ton rouet, ma mère, et relève ton front.
À tes côtés comprends que mon ombre travaille,
Que je suis appuyé sur ton cœur qui tressaille ;
En étant séparés nous sommes réunis.
Ne vends pas la maison qui regarde au midi
La vigne et l’olivier ; mon âme la visite.
Que t’importe ma mort puisque je ressuscite
Puisqu’un laurier en main, passant l’éternité,
Je retrouve un chemin que je n’ai pas quitté.