Page:Sicard - Le Laurier Noir, 1917.djvu/42

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S’étalent sur les murs. Les boutiques sont closes.
Au général Marchand, Barrès porte des roses.
Ô langoureux transport du ciel provincial !
Un angelus… Le fleuve est toujours de cristal.
Me faut-il oublier que cette eau fut tachée ?
Double miroir !… Une blessure s’est penchée
Sur ce courant. Batailles d’Août ! Je me souviens.
Le sang est dispersé maintenant. Rien, plus rien
Qu’une alarme lointaine et que ces femmes noires.
Contre les parapets je songe à la victoire
Et je songe à la mort…
Et je songe à la mort… Des clairons, des tambours.
Au pas un régiment s’approche. Les faubourgs
S’illuminent. Des cris, puis un nouveau silence.
Quelle main prend ma main et va vers mon enfance ?
Images d’Épinal, si chères à mon cœur,
Je pleure et mon passé réveille vos couleurs.