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Page:Siefert - Les Stoïques, 1870.djvu/36

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AUTOMNALES.


Doux vents d’automne, attiédissez l’amie !
Sainte-Beuve


i.


Voici les vents du sud qui font tomber les fruits
Et s’entr’ouvrir parfois les âmes plus aimées.
Ils passent sur mon front en ondes parfumées,
Hérauts des souvenirs & des espoirs détruits.

Chaque feuille qui vole aux désirs éconduits
Me ramène. J’entends bruire les ramées
Comme les mille voix confuses, animées,
Des rêves dont les cœurs de vingt ans sont séduits.

Que veulent-ils, ces vents qui font courber les branches,
Qui tendent le ciel bleu de fines gazes blanches,
Et gonflent le raisin de soupirs attiédis ?