Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/116

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CRÉPUSCULE.


Je ne puis résister à la mélancolie
De la feuille qui tombe & du jour qui s’en va ;
À ce moment, en moi quelque chose se plie,
Quelque chose de fier qui souffrit & rêva.

Cette feuille qui tombe & qu’à jamais oublie
L’arbre, auquel tout à l’heure un souffle l’enleva,
Ce jour déjà mourant qui lutte & s’humilie
Comme un proscrit blessé que le ciel réprouva,

Cette feuille, ce jour, cet oubli, tout m’attriste.
Une seule pensée en mon esprit subsiste,
Qui me dit : c’est l’hiver ! qui me dit : c’est la nuit !