Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/177

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Et presse à son sein nu, chaste & fière nourrice,
Son dernier nouveau-né dont l’indolent caprice
Laisse fuir les gouttes de lait ;

Au milieu, les enfants gracieux & candides
Qui gazouillent, avec de beaux rires splendides,
Leurs petites chansons d’oiseaux.
Ils sont là tous les trois, blondes têtes bouclées,
Frais comme le matin sur les vertes feuillées,
Doux comme un nid dans les roseaux !

Sur le tapis moelleux aux fleurs arborescentes,
Les plus grands à genoux, les lèvres frémissantes,
Tendent leurs bras au plus petit.
Faisant plus tendre encor leur voix déjà si douce,
L’un l’appelle, tandis que l’autre qui le pousse
Cent fois l’exhorte & l’avertit.

Le petit tout ravi, la bouche toute rose
Et tout ouverte, rit : il a bien peur, il n’ose ;
De temps en temps il mord ses doigts ;
Quand il semble avancer, il recule au contraire.
« Allons, viens ! » dit la sœur, « Courage ! » dit le frère.
Tous deux lui parlent à la fois.