Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/66

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III.

Dans les champs reverdis passe un air pur & doux,
Une blanche vapeur estompe la vallée ;
Toute ligne s’efface aux horizons plus mous,
La nature aujourd’hui de tendresse est voilée.

Adieu sombre chagrin, tristesse aux pleurs jaloux,
De votre étreinte encor je suis tout ébranlée.
Âpres poisons du cœur, bien loin enfuyez-vous,
Laissez venir la paix à mon âme troublée.

Je n’ai que trop senti vos aiguillons maudits,
Et je veux maintenant que tout ce que je dis
Soit trempé de douceur & de mélancolie,

Comme aujourd’hui l’on voit la lumière affaiblie,
Glisser avec langueur jusqu’aux prés odorants
Et changer l’ombre humide en rayons transparents.


Septembre 18…