Un volume de poésies dont toute l’édition s’épuise en quelques semaines, & qu’on est obligé de réimprimer, c’est un événement assez rare en librairie pour qu’on le remarque & que l’on cherche à s’en rendre compte.
Le succès ici ne peut être imputé ni à la renommée de l’auteur, ni à son autorité dans le monde, ni au concours des journaux.
Les Rayons perdus sont l’œuvre d’un tout jeune poëte, & ce poëte est une jeune fille dont la vie n’a point dépassé jusqu’ici l’enclos de la maison paternelle. Les journaux ne le connaissent point, & nulle coterie n’a intérêt à surfaire son mérite.
S’il a réussi, c’est donc par des raisons de sympathie particulières, &, cette sympathie, je ne puis mieux l’expliquer qu’en exprimant mes impressions personnelles à la lecture des Rayons perdus.