Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/72

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Comme un cheval ardent couvre son mors d’écume,
En stériles efforts tristement je consume
Mon jeune sang qui bout.
Mes pieds se sont meurtris aux pierres de la route,
La bataille perdue est changée en déroute
Et je me sens à bout.

Je songe & je regarde, ô vanité bornée !
Que sont les jours de l’homme & qu’est sa destinée
Devant l’éternité ?
Ce qu’est l’herbe jetée au gouffre formidable,
Ce qu’est ce monde-ci perdu dans l’insondable
Et dans l’immensité !

Seigneur, qui restes seul immuable & paisible,
Que suis-je, atome vain de ce globe invisible
Pour m’adresser à toi ?
Hélas ! j’ai tant souffert, console-moi, mon Père ;
Viens secourir l’enfant qui ploie & désespère ;
Éternel, réponds-moi !


Octobre 18…