Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/123

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— Qu’on amène ici le cheval, tout de suite ! criai-je à Francis.

Hania se leva brusquement.

— Seigneur Henri ! s’écria-t-elle, c’est moi qui suis cause de tout cela. Je ne veux pas, je ne veux pas ! Vous ne ferez pas cela… pour moi.

Oh ! pour ce regard j’aurais donné ma dernière goutte de sang, mais je ne pouvais reculer. Mon orgueil blessé paralysait tout autre sentiment ; c’est pourquoi je fis sur moi un grand effort pour ne pas montrer mon émotion, et je répondis d’un ton sec :

— Tu te trompes, Hania, si tu penses être la cause de ma tentative. Je veux sauter ce mur pour ma propre satisfaction.

Tous me retenaient, sauf mon père ; je n’écoutai personne, montai sur le cheval et je partis le long de l’allée de tilleuls. Francis ouvrit la porte pour me laisser passer et la referma derrière moi.

La colère bouillait en mon âme, et j’aurais