Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/13

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devenait cher, comme une sœur véritable pour laquelle je donnerais ma vie et, si c’était nécessaire, je défierais le monde entier.

Cependant, Kaz était venu s’agenouiller près de moi, puis le prêtre Ludvig, en compagnie des serviteurs. Nous lûmes les prières, selon l’usage établi chez nous. Le visage obscurci de la Mère de Dieu nous regarda doucement, comme si elle prenait part à nos chagrins, nos soucis, notre chance et notre malheur, et bénissait tous ceux agenouillés à ses pieds. Lorsque le prêtre Ludvig commença à citer les noms de nos défunts, pour chacun desquels nous répondions : « Mémoire éternelle ! », et qu’il ajouta à la liste le nom de Nikolaï, Hania éclata de nouveau en sanglots, et je fis le serment de remplir les obligations que le défunt m’avait léguées, dussé-je le faire au prix des plus grands sacrifices. C’était là le vœu d’un garçon exalté, n’ayant pas pleine conscience de