Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/18

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J’avoue maintenant que je ne pus qu’avec peine retenir un sourire de satisfaction, à ce nom de « noble seigneur » dont il me gratifia, car c’était la première fois qu’on me le donnait. Mais l’importance de sa position empêcha le noble seigneur de sourire.

Cependant le couvert fut placé, les portes s’ouvrirent, et Hania entra, vêtue d’une robe noire, que la femme de chambre et Viengrovska lui avaient arrangée pendant la nuit. Hania était pâle ; ses yeux gardaient encore des traces de larmes, et ses boucles blondes étaient retenues par un ruban de crêpe noir.

Je m’élançai de ma place, courus à sa rencontre et la conduisis à sa chaise. Mes attentions et toute cette cérémonie l’interdirent encore plus et la tourmentèrent ; je ne comprenais pas alors qu’aux heures de tristesse, la solitude paisible et le repos sont plus chers que les prévenances bruyantes des amis, bien que faites avec les meilleures intentions du monde. Je la tour-