— Un couvert pour mademoiselle Hania !
J’appuyai à dessein sur le mot : « Mademoiselle », car jusqu’alors il n’en était pas ainsi. Hania mangeait toujours dans la chambre de toilette ; et, comme ma mère ne souhaitait pas lui voir prendre place au milieu de nous, Nikolaï s’en fâchait et répétait ordinairement :
— À quoi cela ressemble-t-il ? A-t-on peur qu’elle manque de respect ?
Mais à présent j’établissais un nouvel usage. Le bon prêtre Ludvig sourit, en cachant sa figure dans les plis d’un gros foulard ; madame d’Ives fronça les sourcils, car, malgré son cœur d’or, elle s’enorgueillissait de son origine aristocratique ; le petit Kosak, Francis, ouvrit la bouche et me regarda avec étonnement.
— Un couvert pour mademoiselle Hania, entends-tu ? répétai-je.
— J’entends, noble seigneur, répondit Francis, sur qui mon ton fit visiblement un grand effet.