Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/202

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Mon père fronça les sourcils ; il vit qu’il n’atteindrait pas ce qu’il désirait, et changea de tactique. Ses moustaches blanches remuèrent, un sourire parut sur ses lèvres, il cligna un peu de l’œil, à la manière militaire, me prit une oreille et, moitié familier moitié plaisantant, renouvela sa demande :

— Mais peut-être bien que Hania t’a aussi tourné la tête ? Allons, parle, mon garçon ?

— Hania ? pas du tout ! En tout cas ce n’aurait été que pour rire.

Je mentais effrontément, mais cela passa mieux que je ne l’aurai cru.

— Alors peut-être est-ce Lola Oustchitska, dis ?

— Elle ? c’est une coquette !

Mon père se fâcha.

— Que diable te faut-il ? Tu n’es amoureux de personne, et tu es comme une recrue après le premier dressage.

— Mais je n’ai besoin de rien du tout.

De tels entretiens dont, par intérêt pour