Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/245

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Mirza !… mais à présent… qu’allait-il arriver ?

Et je criai pour entendre ma voix et ne pas perdre la tête. Et il me sembla que le vent se moquait et me sifflait aux oreilles : « Tu es là, arrêté, et lui à présent est avec elle ! »

Et le vent sifflait, bruissait et se riait de moi.

Je me dirigeai vers mon cheval. De ses narines coulait un flot de sang noir, mais la bonne bête vivait encore, et me regardait de ses yeux doux. Je m’assis près d’elle, posai ma tête sur son flanc et il me sembla que moi-même j’allais mourir.

Mais le vent sifflait toujours au-dessus de moi, riait et me criait aux oreilles :

— Il est avec elle !

Par instants, je croyais entendre le bruit infernal des roues de cette calèche, qui emportait mon bonheur dans les ténèbres. Et je restai comme pétrifié.

Lorsque je repris mes sens, l’orage s’était