Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le désespoir m’envahit ; je saisis le bandage qui entourait ma tête et m’écriai :

— C’est bon ! s’il en est ainsi, je jure que je vais arracher le bandage et rouvrir ma blessure de mes propres mains. Hania est morte ? Je veux la voir !…

— Hania n’est pas morte, je t’en donne ma parole ! s’écria mon père, en me saisissant les mains et me faisant reculer de la porte. Elle a été malade, mais à présent elle va mieux. Tranquillise-toi, calme-toi !… Mon Dieu ! n’ai-je pas eu assez de malheur sans cela ? Je vais tout te raconter, mais reste dans ton lit ; il t’est impossible d’aller la trouver : tu la tuerais ! Calme-toi, couche-toi, je te jure qu’elle va beaucoup mieux.

Les forces m’abandonnèrent, je tombai sur mon lit en répétant seulement :

— Mon Dieu ! mon Dieu !

— Henri ! reviens à toi ! Voyons, tu n’es pas une femme ? Sois courageux. Elle n’est pas en danger. Je t’ai promis de tout te dire,