Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/33

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frères, nous disputant parfois, mais faisant la paix aussitôt, sans que jamais notre amitié eût à en souffrir. Il passait la moitié des vacances et des fêtes chez nous et l’autre moitié chez lui, à Khojéli. Et cette fois il devait demeurer à la maison jusqu’à la fin des fêtes de Noël.

Les hôtes partirent de bonne heure après le repas, sur les quatre heures. La courte journée d’hiver finissait, et le clair crépuscule éclairait la chambre et les arbres, qui s’élevaient devant les fenêtres, d’un rayon rougeâtre, tandis que des corneilles maladroites venaient battre de leurs ailes sur les vitres.

On voyait des bandes entières de ces oiseaux voler au-dessus de l’étang, et comme se baigner dans les reflets sanglants du soleil couchant. Dans la pièce, où nous étions passés après le repas, régnait le silence ; madame d’Ives était allée dans sa chambre combiner des patiences, selon son habitude ; d’un pas tranquille le prêtre Ludvig arpentait la pièce d’un coin à l’autre en prisant