Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

si petite et si faible que je l’enlevai comme une plume. Mirza ouvrit la porte de la chambre voisine qui était éclairée, et nous gagnâmes ainsi le cabinet vert que j’avais désigné comme chambre à coucher de Hania. Le lit était tout préparé ; dans la cheminée flambait un bon feu, et tout auprès, la vieille Viengrovska, assise, arrangeait les bûches ; elle poussa un cri en me voyant avec ma charge :

— Ah ! mon Dieu ! Le jeune seigneur apporte la petite fille ! Il fallait la réveiller, et elle serait venue elle-même.

— Silence, s’il te plaît ! dis-je avec colère, c’est ta maîtresse, et non une petite fille… comprends-tu ? Ta maîtresse était fatiguée. Je te prie de ne pas la réveiller. Il faut la déshabiller et la placer avec soin dans le lit. Et souviens-toi qu’elle est orpheline, et qu’il faut la consoler de la mort de son grand-père.

— C’est une orpheline, la pauvre petite…