Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/56

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sentait une sincère sympathie, et sa bonne humeur native la transfigurait. Il était beaucoup plus à l’aise avec elle que moi. Il était visible que Hania l’aimait, car aussitôt qu’il entrait dans la salle, son visage s’éclairait. De moi et surtout de ma mélancolie, il ne cessait de rire. Il y voyait une pose habile de garçon qui veut paraître un homme.

— Vous verrez, il sera prêtre, disait Sélim.

Je saisissais alors la première occasion pour amener la conversation sur un autre sujet et cacher la rougeur de mes joues, tandis que le prêtre Ludvig prenait une prise et répondait :

— Dieu le veuille !… Dieu le veuille !

Les fêtes de Noël prirent fin. Mon faible espoir de rester à la maison s’envola vite ; on déclara un soir à l’important tuteur qu’il devait se mettre en route le lendemain matin. Il fallait partir de bonne heure afin de pouvoir s’arrêter en chemin à Khojéli, où