Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/60

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s’était échappé dans la chambre. Je restai donc seul avec Hania.

Dans mes yeux roulaient des larmes, de mes lèvres était prêt à sortir un flot de paroles brûlantes et tendres. Je n’avais pas le courage de lui avouer mon amour, mais il me fallait lui dire quelque chose dans le genre de : ma chérie, ma bien-aimée Hania, et puis lui embrasser la main. Le moment pour un tel épanchement était propice, parce que plus tard, si je pouvais le faire encore, je n’oserais probablement plus. Je gâchai cependant ces derniers instants de la façon la plus honteuse. Je m’approchai d’elle et lui pris la main, mais je le fis si maladroitement et d’une façon si peu naturelle et prononçai : « Hania ! » d’une voix si différente de la mienne, que sur-le-champ je reculai et me tus. J’eus alors envie de me frapper. Mais Hania dit elle-même :

— Seigneur, comme la maison sera triste sans vous !