Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/61

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— Je reviendrai à Pâques, répondis-je rudement, d’une voix de basse.

— Pâques est bien loin.

— Mais non, pas loin du tout, grognai-je presque.

À ce moment entra Mirza suivi de mon père, du prêtre, de madame d’Ives et des domestiques. Nous sortîmes sur le perron. Mon père et le prêtre Ludvig m’embrassèrent. Quand vint mon tour de dire adieu à Hania, je sentis un désir irrésistible de la prendre dans mes bras et de l’embrasser comme jadis, mais je ne pus m’y décider.

— Porte-toi bien, Hania ! dis-je en lui donnant la main.

En mon âme pleuraient cent voix, et de mes lèvres étaient prêts à sortir les mots les plus tendres.

Soudain je remarquai que la jeune fille pleurait. Aussitôt s’éveilla en moi un mauvais esprit, le désir invincible de raviver ces blessures, dont je devais si souvent res-