Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/90

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temps, de la tour du minaret, retentit la voix mélancolique et chantante du muezzin de la maison, annonçant la descente de la nuit étoilée sur la terre et proclamant la grandeur d’Allah.

Comme pour imiter le muezzin, une cigogne, perchée sur son nid, en haut d’un arbre surplombant la maison, sortit un instant de son immobilité imperturbable, leva son bec vers le ciel et poussa un cri. Elle annonçait notre arrivée.

Je regardai Sélim ; dans ses yeux pleins de larmes un sentiment sincère et profond éclatait. Nous pénétrâmes dans la cour.

Sur la terrasse vitrée se tenait assis le vieux Mirza, armé d’une longue pipe dont il tirait une fumée bleuâtre ; il observait d’un regard joyeux la vie paisible et laborieuse, se déroulant sur cette plaine fertile.

À la vue de son garçon, il se leva vivement, l’embrassa et le serra longtemps sur sa poitrine, car, bien que sévère pour son