Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/89

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troènes ; des deux côtés de cette digue s’étendaient deux immenses étangs ; nous entendions le coassement endormi et paresseux des grenouilles, cachées auprès des rivages couverts d’herbe, dans l’eau chauffée par la chaleur du jour. Mais il était visible que la journée touchait à sa fin. Sur toute la digue, dans la direction du hameau, paissaient des troupeaux de vaches et de moutons, enveloppés de nuages de poussière. Et par places, des groupes de gens, armés de serpes, de faux et de râteaux, retournaient chez eux en chantant. Enfin le soleil s’inclina vers l’ouest, et fut à moitié caché par les roseaux du rivage. Seul un large ruban doré brilla encore au milieu de l’étang. Nous tournâmes à droite et soudain, à travers la verdure des tilleuls, des peupliers, des sapins blancs et des frênes, brillèrent devant nous les murs blancs de la maison de Khojéli. Dans la cour une cloche appela le monde au dîner, et en même